Le RGPD, c’est quoi au juste ?
Le RGPD est avant tout une disposition réglementaire qui établit des normes à suivre pour la protection des données. Une définition explicative vous permettra de cerner les contours de cette notion.
Une loi pour protéger les données personnelles
Adopté en 2016 mais pleinement applicable depuis mai 2018, le RGPD est un texte européen conçu pour encadrer :
- la collecte,
- l’utilisation,
- le stockage
- la protection des données personnelles.
Il s’applique à toute structure située dans l’Union européenne ou traitant des données de résidents européens. Ce règlement assure le respect des droits des citoyens sur leurs données, en leur permettant de mieux comprendre, contrôler ou contester l’usage qui en est fait.
L’idée derrière le RGPD est que la donnée personnelle n’est pas une ressource commerciale comme une autre. C’est un élément sensible lié à la vie privée. Même lors d’une refonte site internet, il faut bien y penser. Les informations comme :
- nom,
- adresse email,
- données de navigation,
- numéro de téléphone
- une adresse IP.
Ces éléments peuvent révéler une part importante de qui nous sommes. Le RGPD entend empêcher la manipulation ou le vol de ces informations.
Qui doit s’y conformer ?
Toute entité qui collecte ou traite des données personnelles, qu’elle soit publique ou privée, doit respecter ce principe. Cela inclut les :
- écoles,
- associations,
- entreprises,
- sites e-commerce,
- cabinets de conseil,
- indépendants, etc.
Même un blog qui collecte des emails pour une newsletter est concerné. Généralement, il est souvent conseillé d’intégrer aussi une démarche RSE en plus du RGPD sur les sites. Cela donne plus de crédibilité.
Ce qui change, c’est l’ampleur des obligations et le type de données traitées. Un petit site ne fera pas un registre de traitement aussi complexe qu’une multinationale, mais il n’y a pas de “petit collecteur” pour le RGPD. Dès qu’on traite des données, on entre dans le cadre de cette loi.
Pourquoi le RGPD a changé la donne pour les entreprises ?
Avant 2018, les règles existaient mais restaient souvent implicites ou mal appliquées. Le RGPD a fait sauter cette ambiguïté. Il impose plus de transparence et plus de responsabilité.
Les entreprises doivent désormais expliquer clairement pourquoi elles collectent des données, comment elles les utilisent et combien de temps elles les conservent. C’est ce qu’on appelle l’obligation de transparence.
Il y a aussi un point à ne pas négliger : le consentement. Finis les formulaires flous où l’opt-in était caché dans une phrase à tiroirs.
Aujourd’hui, l’accord de l’utilisateur doit être libre, éclairé, spécifique. En termes clairs, le principe est celui-ci : une personne doit savoir ce à quoi elle dit “oui”.
Les fondamentaux du RGPD à connaître absolument
Pour bien comprendre le RGPD, découvrez d’abord ses fondements essentiels expliqués par nos experts.
“Données personnelles” et “traitement”
Une donnée personnelle, c’est toute information permettant d’identifier directement ou indirectement une personne. Il s’agit des informations comme :
- Le nom,
- L’adresse email,
- Le numéro de carte bancaire,
- L’adresse IP,
- La géolocalisation, etc.
Même des données anonymisées peuvent redevenir personnelles si elles peuvent être retracées.
Le traitement, c’est l’opération effectuée sur ces données. Ces dernières suivent les étapes de :
- collecte,
- enregistrement,
- consultation,
- modification,
- transmission,
- effacement.
Il faut ajouter que le traitement peut être automatisé ou non.
Les 7 grands principes à respecter
Pour bien appliquer le RGPD, il est nécessaire de respecter ces normes :
- Loyauté, transparence
- Finalité déterminée
- Minimisation des données (ne recueillir que ce qui est nécessaire, ne pas demander le numéro de téléphone pour un simple téléchargement de PDF).
- Exactitude (mettre à jour les données quand elles changent).
- Limitation de la conservation (ne pas conserver les données indéfiniment).
- Intégrité et confidentialité (sécuriser l’accès aux données par un mot de passe ou un chiffrement).
- Responsabilité (être capable de prouver sa conformité, via un registre ou une documentation).
Les droits des personnes
Le RGPD accorde à toute personne des droits précis. L’usager numérique a le droit d’accès, de rectification, de suppression, d’opposition, de portabilité.
Concrètement, si un utilisateur vous demande la suppression de ses données, vous devez lui répondre dans un délai raisonnable (un mois maximum).
Pour ce faire, il faut mettre en place un processus clair pour traiter ces demandes. Sur un site web, cela peut passer par un lien “Gérer mes données” ou un formulaire de contact dédié.
Comment rendre son site web conforme au RGPD ?
Voici les étapes à suivre pour rendre votre site conforme au RGPD :
Faire un audit rapide de vos données
Commencez déjà par faire l’audit. Il faut identifier toutes les données que vous collectez :
- emails,
- noms,
- informations sur la navigation,
- IP, etc.
Vérifiez aussi les extensions qui collectent des données sans que cela soit évident. Nous parlons ici :
- des système d’analytics,
- du plugin d’envoi d’email,
- des pixels Facebook, etc.
Gérer les formulaires et le consentement utilisateur
Sur chaque formulaire, expliquez pourquoi vous demandez l’information et ce que vous en ferez. Ajoutez une case à cocher (non précochée) pour obtenir le consentement. Par exemple, vous pouvez ajouter “J’accepte de recevoir les actualités de l’entreprise”.
Mettre en place un bandeau cookies conforme
Un bandeau cookies conforme doit permettre à l’utilisateur de refuser ou d’accepter le suivi, et de modifier son choix à tout moment. Des outils comme Axeptio ou TarteAuCitron facilitent cette gestion avec une interface claire et des options de configuration avancées.
Protéger les données collectées avec des modules
Sur WordPress ou Drupal, certains modules renforcent la sécurité ou la gestion des consentements. Il y a de meilleurs modules Drupal que vous pouvez exploiter, tels que :
- Security Kit,
- Cookie Compliance
- GDPR Compliance Toolkit.
Dans Matomo ou Google Analytics, il est possible d’activer l’anonymisation IP pour éviter de collecter des données personnelles non nécessaires.
Les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter
Vu la manière dont le règlement général sur la protection des données est exigeant, il y a des erreurs à éviter. Celles-ci peuvent paraître comme un non-respect des principes.
Collecter trop d’informations
La tentation est grande de tout garder, mais le RGPD interdit les collectes sans finalité précise. Demandez moins, mais mieux.
Oublier de documenter les traitements
Même une petite structure doit tenir un registre. Ce document n’a pas besoin d’être compliqué : un tableau peut suffire. L’essentiel est de bien avoir un document bien conçu pour les traitements.
Installer des plugins ou trackers non conformes
Avant d’ajouter un plugin ou un script externe, vérifiez s’il est compatible avec le RGPD, surtout s’il envoie des données hors UE.
Contactez nos experts en RGPD
FAQ sur le RGPD
Le RGPD est-il obligatoire pour toutes les entreprises ?
Oui. Dès qu’une organisation collecte, traite ou stocke des données personnelles de résidents de l’Union européenne, elle doit respecter le RGPD, qu’elle soit basée dans l’UE ou non.
Dois-je obtenir le consentement de l’utilisateur pour utiliser des cookies ?
Oui, si les cookies ne sont pas strictement nécessaires au fonctionnement du site. Le consentement doit être libre, éclairé et révocable à tout moment.
Comment savoir si mon site est conforme au RGPD ?
- Commencez par un audit simple.
- Identifiez les données collectées, les outils qui les traitent (plugins, scripts) et ce que vous en faites.
- Puis, vérifiez la présence d’un bandeau cookies, d’une politique de confidentialité claire et de mesures de sécurité.
Que risque-t-on si on n’est pas conforme au RGPD ?
Des sanctions financières (jusqu’à 20 millions € ou 4% du chiffre d’affaires mondial) et des atteintes à la réputation. Mais surtout, une perte de confiance des clients si leurs données sont mal protégées.